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LA PARCELLE 32

— Qui a mis le feu ? dit-elle ; ce n’est pas difficile à voir… Il y a un réchaud renversé près de la barge de foin ; c’est la vieille qui n’aura pas pu se tenir debout…

Bernard abandonna la pompe. Au risque de se brûler il fit le tour de la barge ; le réchaud de fer dont se servait Francille était bien là en effet…

Bernard sauta dans le jardin, cherchant la vieille. Il appelait :

— Francille ! Francille !

— N’aie pas peur ! lui dit un gars ; elle n’est point morte.

Et il montra le cellier…

Bernard y courut. La vieille était étendue auprès d’une barrique. Elle se redressa sur un coude et le regarda d’un air hébété.

— Qu’est-ce qu’il y a donc, mon joli ?…

Elle n’eut pas le temps d’achever. De toutes ses forces, Bernard lui envoya son poing en pleine figure. La vieille retomba et sa tête sonna sur le sol. Bernard s’agenouilla sur sa poitrine et, silencieusement, sauvagement, il se mit à cogner comme une bête folle.

Heureusement, Honoré, du dehors, vit la scène. Il se précipita, suivi de Marcireau et de plusieurs autres.

— Petit chien gâté ! criait Marcireau, il ne faut pas la tuer !

Ils attrapèrent Bernard par les épaules, mais il se cramponnait à la vieille et ils eurent de la peine à lui faire lâcher prise. Marcireau réussit pourtant à le mettre debout et il le colla au mur.

— Ne bouge plus, où je vais te moucher !

Bernard tremblait, les dents crissantes et les ba-