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LA PARCELLE 32

— Elle nous sert, répondait Mazureau.

— Alors, je la laisse ?

— Ma foi non ! Nous nous en passerons bien !… C’est comme cette corde à lessive… Porte-moi tout cela là-bas.

Il y eut bientôt sous le hangar un invraisemblable bric-à-brac. Pour embellir le lot ils y portèrent quatre chaises neuves et la table du fournil.

Quand tout fut prêt, Bernard lit une affiche qu’il colla à la charrette du laitier comme c’était l’usage à Fougeray. Il annonçait en grosses lettres une « vente amiable d’objets mobiliers et d’instruments aratoires ».

Il vint des chalands. Les femmes surtout se dérangèrent, dans l’espoir de faire un bon marché, car ce vieux et son petit gars n’avaient pas figure de rusés marchands.

Tout se vendit ; il ne resta ni une tuile ni un manche de fourche. Ils retirèrent douze cents francs de cette affaire. C’était encore peu ; ils avaient compté sur quinze cents, peut-être deux mille.

Ils cherchèrent de nouveau. Mazureau fouilla dans les armoires, découvrit quatre vieilles chaînes à ciseaux comme en portaient les femmes d’autrefois, plus une tabatière d’argent qui venait de Mazureau le Riche.

— On peut vendre les chaînes… Qu’en dis-tu, Bernard ? Mais la tabatière, non ! C’est un grand souvenir.

— Il faut tout vendre, dit Bernard ; il parait que l’argent n’a pas de prix.

Mazureau donna la tabatière avec le reste. Bernard, sous le prétexte d’aider la vieille à porter