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LA PARCELLE 32

— C’est de l’aide qui ne vous coûterait pas cher !

— Ce serait toujours trop, puisque je peux m’en passer.

Comme Honoré s’éloignait, la tête basse, le bonhomme lui jeta sur un ton gouailleur, pour l’achever :

— C’est que tu es un peu trop galant pour un valet ! Tu es hardi galant, mon ami…, et j’ai ma fille chez moi !

Honoré sentit le fouet mais ne regimba point. À la réflexion, il se repentit pourtant amèrement de cette démarche. Il se jugea fou et comprit qu’il allait être bientôt la risée du village.

Ce fut quelques jours plus tard que le militaire vint chez lui et lui fit des observations.

Ce militaire, d’ailleurs, n’avait pas l’air trop méchant ; il finit par s’adoucir tout à fait et par donner des conseils à Honoré.

— Travaillez, dit-il, et méfiez-vous de vos voisins. C’est une lettre qui est la cause de la visite que je vous fais.

Honoré ne chercha pas longtemps.

— Cette lettre vient de Sicot, pensa-t-il ; c’est un vilain tour qu’il me paiera !

La lettre venait du petit gars de la Marnière.