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LA PARCELLE 32

— Je viens chercher le trousseau d’Éveline, dit-elle. Vous lui avez si bien parlé qu’elle n’ose pas venir elle-même.

Il la regarda de côté sans répondre et elle s’impatienta.

— Je vous dis que je veux le trousseau d’Éveline et vous allez me le donner !

Alors, il dit :

— Prends ce qu’il te faut, mais dépêche-toi !

Elle se dressa sur sa bonne jambe.

— Je mettrai le temps qui sera nécessaire… Vous avez chassé votre fille, méchant homme que vous êtes ! et vous voudriez aussi la dépouiller !

— Dépêche-toi ! répéta-t-il ; je ne veux plus vous voir ici, ni elle, ni toi, ni aucun des tiens !

Marie pénétra dans la maison.

— Hé bonjour ! ma galante belle ! lui dit la vieille en faisant révérence.

— Bonjour, dit Marie, ôtez-vous de mon chemin !

Elle passa dans la chambre d’Éveline, ouvrit un tiroir, le referma, plongea vivement sa main entre deux piles de draps… Le portrait de Maurice était bien là. Elle s’arrêta un instant à le regarder et elle le plaça soigneusement dans la poche de son tablier.

Après quoi, elle fit, sans se presser, deux gros paquets de vêtements qu’elle épingla avec des épingles qu’elle avait apportées.

— Je veux vous aider ma belle, disait Francille.

— Et moi, je ne vous en donne pas permission, répondit-elle.

Prenant un paquet sous chaque bras, elle s’en retourna à la Baillargère. Sicot jura parce qu’elle n’apportait pas l’argent.