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LA PARCELLE 32

au courant de ce qui s’était passé et ce fut tout un bruit.

Éveline n’osait pas sortir de la maison.

— Nous avons ici du travail pour toi, lui avait dit sa tante.

À la vérité, elle ne faisait pas grand’chose. On ne la voyait jamais dans les champs, ni dans le courtil à s’occuper des bêtes. C’était Marie qui travaillait au dehors ; et, dans la maison, la tante suffisait presque à tout.

Éveline tricotait et cousait. Marie ne lui laissa pas la paix avant qu’elle eût commencé le trousseau. La cousine donna ses propres chemises, sacrifia des jupons et non des moins cossus. Éveline dut travailler selon ses ordres. Chaque soir la vieille fille examinait une par une les pièces déjà faites. De son lit, avant de s’endormir, elle entreprenait encore Éveline qui couchait à côté d’elle.

— Puisque tu as tout le temps qu’il faut, disait-elle, qui t’empêche de faire quelque chose qui soit beau ? Tu sais broder, toi !

La bru de la Marnière, lors de sa visite, avait promis d’apporter à Éveline les vêtements qui lui manquaient. Elle n’en eut point le temps et Marie dut prêter ses hardes pour habiller sa cousine ; mais ce n’était pas trop facile à cause de la différence de taille.

Sicot parlait d’aller lui-même chez ces sauvages, chercher ce qui appartenait à sa nièce, vêtements, meubles, argent et tout.

Sa femme l’en empêcha ; ce fut Marie qui fit la démarche.

Elle se présenta hardiment à Mazureau dans la cour de chez lui.