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CHAPITRE II


Éveline vivait, à la Baillargère. Elle s’y était réfugiée d’un élan instinctif, en sortant de chez elle. Quand elle en voulut partir, Marie se gendarma et la tante elle-même, de sa voix douce et lente, fit des remontrances.

— Ne parle pas de nous quitter, Éveline ! D’abord, où irais-tu ? Les gens ne sont pas pitoyables aux pauvres filles comme toi ; tôt ou tard elles peuvent tomber en déshérence… Ta place est auprès des tiens ; reste chez nous en attendant de rentrer dans la maison de ton père.

Éveline pourtant eût aimé quitter Fougeray où tout le monde maintenant devait être informé de sa faute. Elle songeait à rejoindre sa belle-sœur à Nantes. Mais sa pauvre volonté ne tint pas longtemps contre la douce obstination de Marie et de sa mère.

Elle se laissa installer à la Baillargère. L’oncle prit violemment son parti ; on l’entendit, sur les chemins, parler haut contre son beau-frère. Honoré lui ayant fait connaître son projet d’augmentation, il ne se gêna pas trop pour le houspiller lui aussi, et par faire des gorges chaudes de ses entreprises galantes.

Grâce à Sicot, ceux de Fougeray furent bientôt