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LA PARCELLE 32

pas beaucoup à ces grandes économies et, en tous les cas, il eût préféré s’en passer. Mais Bernard avait tenu ferme, disant qu’il ne s’agissait pas là d’un emprunt, qu’il avait sa part là dedans et que son droit était d’en profiter.

— Vous vous habituerez avec nous, ma bru…, vous verrez que tout ira bien.

Elle le regarda, la tête penchée et l’œil rond comme une poule inquiète.

— Pensez-vous donc que je vais rester dans votre pays perdu ? demanda-t-elle.

— Je l’avais espéré ! dit Mazureau sans insister davantage.

— Cela, non ! jamais ! Je suis venue passer quelques jours chez vous, pour vous rendre service…, surtout pour vous remettre avec Éveline envers qui vous vous êtes très mal conduit.

Il ne releva pas le propos et elle continua avec un sourire indulgent :

— Vous n’avez tout de même pas cru que j’abandonnerais ma position pour venir m’enterrer à Fougeray ? Allons, voyons !… Tous les services que vous voudrez, mais pas ça !

Mazureau poussa droit :

— Il y a un service que vous pourriez nous rendre à défaut de celui-ci.

— Quoi donc ? fit-elle.

— Vous avez de l’argent placé, dites-vous… Si vous vouliez me le confier, je l’emploierais selon les intérêts de Bernard.

— Vous achèteriez des champs ?

— Ce serait mon bonheur et celui de votre fils… le vôtre aussi, si vous changiez d’idée plus tard.

Elle sourit encore, frappa doucement sur le