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LA PARCELLE 32

celle de l’oncle Sicot de la Baillargère… Ces deux, là-bas, je ne les connais pas !

— Ce sont celles des frères Léchelier ; leurs granges se touchent, mais ils ne s’aiment point…, voici celle de Dabin, celle de Menon de Chantecoq, celle des Poitevin de Monte-à-peine ; cette grande, c’est celle de la Millancherie.

— Chez nous, remarqua Bernard, il n’y a pas de rues comme à Nantes ou dans les autres villes, mais chaque endroit a quand même son nom comme un grand quartier.

Il sourit.

— Tante Éveline prétend qu’à la Marnière, c’est la rue de la ville, parce que la ville est à deux lieues dans cette direction… Il est vrai que cela ressemble un peu à une rue, car les maisons y sont plus rapprochées qu’ailleurs… Celle des Bernou touche à celle des Lérot, et celle des Marcireau n’est pas loin.

Un bruit de cloches vint de l’horizon, apporté par le vent d’est.

— C’est la messe à la ville, dit Bernard.

— Non ! dit Mazureau ; c’est au bourg de Saint-Étienne qui est du même côté.

Au même moment, une cloche sonna aussi à Fougeray.

— Il est à peine onze heures, dit le grand-père ; veux-tu que nous passions aux Jauneries voir la vigne ? Tu n’es pas trop fatigué ?

— Fatigué !

Ils traversèrent un labour et atteignirent un petit terrain, clos par des muretins de pierres sèches. Il y avait là dix rangs de ceps ; dans un des coins, un haut cyprès pliait sous les efforts du vent.