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LA PARCELLE 32

— Eh bien ! celui-ci, donc !

— Celui-ci, il a un nom ! C’est la parcelle 32… Tout cela, c’est la parcelle 32…, c’est écrit sur l’affiche. Parlez donc comme il faut, ça ne coûte pas plus cher…

Ils tombèrent d’accord sur ce point qu’il faudrait soulever la jachère au plus tôt, renouveler le morcellement et pousser les sillons d’un bout à l’autre.

— Ce sera plus beau, disait le grand-père en levant le menton.

— Cela rapportera davantage, rectifiait Bernard froidement.

Quand le soleil fut haut, ils ramenèrent leurs bêtes à l’étable. Pendant que Bernard les attachait, Mazureau avança vers la maison pour voir si le déjeuner était prêt.

Par la fenêtre ouverte, il aperçut Éveline agenouillée devant une armoire ; elle était en si grande occupation qu’elle ne l’entendit pas approcher. Il s’arrêta et regarda.

Elle fouillait dans un tiroir, se penchait, examinait. Elle tira un chiffon blanc que Mazureau prit d’abord pour un mouchoir…, mais elle en coiffa son poing et il vit que c’était un bonnet d’enfant.

Ce manège l’impatienta.

— Éveline ! dit-il…

Elle poussa un cri et se dressa, blanche, les yeux pleins d’angoisse. Il haussa les épaules.

— Voici maintenant qu’on ne peut plus te parler sans te faire peur !

Elle voulut s’excuser :

— Vous ne m’avez pas fait peur, balbutia-t-elle.