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LA PARCELLE 32

Il dit au vieux, un soir, avant de rentrer chez lui :

— J’ai l’occasion d’écrire à mon notaire… Tenez-vous toujours à avoir votre argent tout de suite ?

— Mon idée n’a pas changé, répondit Mazureau.

— Je ferai donc ce que vous souhaitez, dit Honoré.

Trois jours après, il montra la réponse du notaire. L’argent était disponible, mais…

Mazureau fronça les sourcils.

— Mais on me demande un délai de quinze ou vingt jours si je peux l’accorder… Le notaire était un ami de mes anciens, cela m’ennuierait de le contrarier pour si peu… Qu’en dites-vous, Mazureau ?

Celui-ci balança et puis, tout de même, il fit un geste large :

— Nous pouvons encore attendre quelques jours, dit-il.

Là-dessus il sortit sa tabatière, prit une pincée de poudre et, avant de la renifler :

— Tu n’aurais pas, par hasard, encore un peu de tabac frais ?

Honoré, avec empressement, sortit une tabatière pleine.

— À votre service ! dit-il.

Mazureau lâcha sa pincée de poivre, essuya ses doigts à son pantalon et, s’étant largement servi, huma l’air longtemps, les lèvres allongées et le menton haut.

Mazureau se montra allié sincère et de franc jeu. Sûr désormais d’avoir l’argent, sûr d’atteindre