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LA PARCELLE 32

ment. Quand ils eurent fini, Mazureau tira sa tabatière et prit une pincée de poudre rousse.

Alors Honoré qui, d’habitude, ne prisait pas, sortit lui aussi une tabatière ; il l’avait fait remplir pour faire sa cour au bonhomme.

J’en ai du frais, moi, dit-il… Si vous voulez en essayer…

Il tendait fort aimablement la tabatière ouverte. Mazureau devint rouge, il loucha, ses narines palpitèrent ; mais il n’avança pas la main ; il détourna la tête et dit seulement :

Tu as de la chance de pouvoir en trouver…, moi, je n’en cherche plus !

Honoré fit mine de prendre une pincée de tabac et il renifla longuement, le diable ! la tête penchée d’un côté, puis de l’autre.

Vous avez tort de ne pas accepter, disait-il… il est bon…, la tabatière est à mon oncle ; il y a enfermé longtemps des feuilles de roses.

Mazureau soupira.

Je commence à m’habituer à cette poudre, dit-il ; je préfère ne pas changer.

Prenant une énorme pincée de son mélange poivré, il renifla un tel coup qu’il hoqueta et dut cracher.

À cela, plus qu’à tout autre signe, Honoré connut bien que Mazureau était très sérieusement fâché.

Ce jour-là, ils ne firent point la sieste mais recommencèrent bel et bien à travailler tout de suite. Honoré, fréquemment, tournait la tête du côté de Fougeray ; il dit une fois :

Si Éveline avait la bonne idée de nous apporter une cruche d’eau fraiche, elle serait la bienvenue…