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LA PARCELLE 32

Aux Jauneries, la luzerne était coupée. À cause de l’orage menaçant, il fallait se hâter de la faire sécher afin de la rentrer au plus vite.

Le râteau en main, Mazureau prit les devants. Bernard ne tarda guère à arriver et il se plaça derrière Honoré. Il se fit du travail ce jour-là dans le pré des Mazureau !

— Hâtons-nous, disait le vieux, le fond de l’air est malade !

Et Bernard répondait :

— Vous n’allez pas vite ! Je m’ennuie derrière vous !

De temps en temps, son râteau s’accrochait aux talons d’Honoré.

Ils retournèrent le foin et puis, vivement avec des précautions toutefois, pour ne pas trop briser les petites feuilles sèches, ils se mirent à faire de gros andains.

Plus souple que le vieux, plus adroit que le jeune, Honoré tenait bien son rang ; il avait chaud tout de même et, de poitrine faible, il s’essoufflait.

Il fut heureux quand Mazureau lui demanda l’heure.

— Il n’est pas loin de midi, répondit-il, trichant un peu.

Et il finissait son andain afin de se préparer à partir quand Mazureau commanda :

— Bernard ! Va chercher le déjeuner !

Le petit gars partit au grand trot, un sabot dans chaque main, Eux, en attendant, continuèrent à travailler.

Ils déjeunèrent fort mal, en plein soleil. Honoré but l’eau tiède de la cruche sans grand contente-