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LA PARCELLE 32

mais nous sommes en arrangement et tu viens te mêler à nos affaires sans invitation.

Marie leva des yeux suppliants.

— Laissez-la tranquille, dit-elle ; il faut que je lui parle.

Et, dans son trouble, elle montrait un petit carré de papier qu’elle tenait.

Alors Éveline se mit à trembler.

— Il est blessé, cria-t-elle… Marie ! c’est que Maurice est blessé ?

Mazureau dit rageusement :

— C’est-il toi, Marie, qui reçois les nouvelles de ce galvaudeux pour les apporter chez moi ?

La fille se retourna.

— Méchant homme ! cria-t-elle ; ne parlez pas de la sorte ! Si vous saviez !… Non !… Taisez-vous ! Vous devriez mourir de honte !

Elle bredouillait, soulevée d’indignation. Malgré elle, à la fin, elle jeta son papier sur la table et l’aveu sortit.

— Maurice ! il est mort !

Éveline, d’un geste de folle, avait porté ses mains à sa tête ; ses yeux s’agrandirent, puis chavirèrent et elle glissa entre les bras de sa cousine.

— Aidez-moi donc ! cria Marie ; voici qu’elle tombe !

Honoré voulut s’approcher, mais Bernard passa devant lui. Prenant sa tante sur ses bras, il la porta dans la chambre et il la jeta sur son lit.

— Voilà, dit-il, tout rouge de l’effort ; elle n’est pas si lourde !

Et sans jeter un coup d’œil derrière lui, il revint dans l’autre pièce.

Mazureau, penché sur la table, lisait le billet