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CHAPITRE VIII


Mazureau était dur au mal ; depuis qu’il avait atteint l’âge d’homme, on ne l’avait presque jamais entendu se plaindre.

Il souffrait pourtant assez souvent des dents. Un jour, il s’en était fait tirer une par le voisin Léperon qui n’était pas maladroit et qui avait des outils appropriés. Il s’agissait d’une grosse dent durement racinée ; le voisin l’avait agrippée cinq fois entre ses pinces rouillées.

À la quatrième reprise, voilà l’opérateur pâle, suant et le cœur chaud… Sa femme s’était approchée, le croyant prêt à passer de la petite mort.

Sur sa chaise, Mazureau goguenardait :

— Remets-toi !… Remets-toi !…, et prends tout le temps qu’il te faudra, mon ami !

Si bien que le gars Léperon, furieux, s’était précipité sur lui et cracracra ! d’un tour de main avait fait sauter la dent jusqu’au plafond.

On avait longtemps parlé de cette séance au village de Fougeray !

Non ! Mazureau n’était pas très sensible et une mauvaise dent ne l’empêchait ni de manger ni de travailler. Pourtant elle le tenait en éveil tout comme un autre.

D’habitude, il prenait son couteau ou une grosse pointe et il coupait, piquait, se dévastait la mâ-