CONNOITRE (ſe) en Peinture, avoir les qualités requiſes pour diſtinguer l’excellent du bon, le bon du médiocre, en fait de Peinture, de Sculpture & de Gravûre, être en état de juger ſi un tableau eſt original ou copie, & quel en eſt l’auteur. Voyez Connoissance, Connoisseur.
CONTORSION, ſe dit en Peinture des attitudes forcées & des traits outrés du viſage. Quant aux attitudes, c’eſt un défaut contre la correction du deſſein, quoiqu’elles ſoient poſſibles ; & ceux qui ne ſçavent pas meſurer les traits, & eſtimer les mouvemens des muſcles du viſage, ſuivant la paſſion qui les meut, ſont ſujets à les outrer, s’imaginant rendre l’expreſſion plus ſenſible. Voyez Exageration.
CONTOUR, en termes de Peinture, ſignifie les lignes qui renferment la ſuperficie d’une figure dans tous les ſens qu’on peut la prendre, ou ſi l’on veut, ce ſont les lignes qui diſtinguent à nos yeux le tout en général, & chaque partie en particulier d’une figure. Les contours n’ont de la grace qu’autant qu’ils ſont flamboyans & ondés, coulans, grands & preſqu’imperceptibles au toucher, comme s’il n’y avoit ni éminences ni cavités. Ils doivent être conduits de loin, ſans interruption, pour en éviter le grand nombre. Il faut pourtant bien prendre garde qu’en donnant aux membres une forme ondée, on ne faſſe paroître les os briſés ou diſloqués. Cette régle doit s’appliquer particulierement aux figures qui repoſent plus ſur un pied que ſur les deux. Ces contours ont je ne ſçai quoi de vif & de remuant, qui rend les figures plus animées. Quand ils ne ſont point faits de cette façon, ils deviennent durs, roides & manierés.
Contours ondoyans, coulans, groſſiers, certains, équivoques, auſteres, grands, forts, nobles, réſolus, arrêtés, puiſſans, terribles, ſont tous des expreſſions qui ſont expliquées dans leurs articles.
CONTOURNER, en termes de Peinture, veut dire deſſiner les contours. Ce Peintre contourne bien une figure. Dufreſnoy. Voy. Contour.
CONTRAINT, en termes de Peinture, ſe dit d’un deſſein qui n’eſt pas
