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& ils ſuffiſent pour préſenter la reſſemblance d’une perſonne, quoique le portrait ne ſoit pas achevé. Les mauvais Peintres chargent les portraits par ignorance de leur art, & les bons Artiſtes par la ſcience qu’ils en ont, aidée d’une main hardie, ferme & décidée.

CHARGER. Voyez les deux articles précédens.

CHASSIS, ſe dit en Peinture & en Perſpective, d’un carré compoſé de quatre régles de bois aſſemblées par leurs extrémités, dont le vuide carré eſt diviſé par pluſieurs petits filets qui forment, en ſe croiſant, beaucoup de petits carreaux ; ce qui ſert à réduire les figures du grand au petit, & du petit au grand. On prend auſſi le trait avec le chaſſis. Voyez Carreaux.

On appelle encore chaſſis, le quadre de bois ſur lequel la toile eſt tendue.

Chassis eſt encore une machine néceſſaire aux Graveurs en taille-douce, pour ménager ſur leur ouvrage un jour toujours égal. C’eſt un quadre de bois aſſez grand pour tenir toute la largeur de la fenêtre auprès de laquelle eſt poſée la table ſur laquelle les Graveurs burinent, ou tracent leurs ouvrages. Ce quadre eſt garni d’une ou pluſieurs petites ficelles attachées aux côtés du quadre, & qui ſe croiſent au milieu, ce qui forme quatre carrés-longs, ſur leſquels on colle du papier huilé ou vernis, pour donner un paſſage plus libre à la lumiere. Quelques-uns pour donner plus de ſoutien au papier, croiſent encore des petites ficelles bien tendues dans chaque carré. On place ce chaſſis ainſi préparé entre la fenêtre de la chambre & la table où travaille le Graveur, de maniere qu’étant un peu panché par le haut du côté de la chambre, le cuivre ne ſoit éclairé que par la lumiere qui paſſe à travers le papier de ce chaſſis ; ce qui ſe fait pour obvier aux inconvéniens que produit un jour changeant par la montée ou la deſcente du Soleil ſur l’horiſon, ou par les nuages, qui paſſant quelquefois entre le Soleil & nous, interceptent une partie de ſes rayons.

CHAUD, en termes de Peinture, ſe dit d’un deſſein touché avec feu, avec hardieſſe, liberté, & qui caractériſe bien ce que l’on a voulu repréſenter.

On le dit auſſi du ton de