& on le met au feu, après avoir bouché les ouvertures avec de la terre glaiſe. Quelques-uns enveloppent ſeulement ces petites baguettes avec de la glaiſe, & après l’avoir faite ſécher à l’ombre, on la met au feu, où on la laiſſe juſqu’à ce que le bois eſt converti en charbon.
CHARBONNÉE, terme de Peinture & de mépris, eſt un croquis, une premiere penſée faite au crayon de charbon ou de pierre noire.
CHARBONNER, faire des croquis avec des crayons de charbon. V. Charbon. C’eſt un terme de critique, plutôt qu’en mot propre au deſſein.
CHARNIERES, outils dont ſe ſervent les Graveurs en pierres dures, pour en enlever des pieces. Il eſt fait en maniere de virole. Il y en a de plats, & d’autres de différentes ſortes, que l’Ouvrier fait forger de diverſes grandeurs, ſelon la qualité de l’ouvrage. Félib.
CHARGE, en termes de Peinture, eſt une exagération burleſque des parties les plus marquées & qui contribuent davantage à la reſſemblance, enſorte néanmoins qu’on reconnoiſſe la perſonne dont on fait la charge. Les charges alterent toujours la vérité, & ſont contraires à la correction du deſſein, à la ſimplicité réguliere & à l’élégance de la nature. Ces ſortes de charges, qu’un Peintre ne fait ordinairement que pour ſe divertir, ſe font en outrant, ce qu’il y a de vrai en ridicule dans la perſonne que l’on peint, ſoit dans l’excès, ſoit dans le défaut ; comme d’un nez un peu court, en faire un nez très-camus, ou d’un nez plus long qu’on ne l’a ordinairement, en faire un long avec excès : cela s’appelle la charge d’une perſonne. Il en eſt de même de toutes les autres parties du corps, dont les excès ou les défauts ſont outrés par le Peintre : de façon qu’une charge, à proprement parler, n’eſt pas un portrait, mais des défauts marqués.
CHARGÉ, ſe dit d’un portrait, dont les traits ſont marqués avec excès, ou exagérés. Ce terme eſt employé pour définir un contour qui mérite le blâme & la critique, pour être dur & prononcé.
Un portrait chargé ſe fait en trois ou quatre coups de crayon, ſelon M. Félibien ;
