dre l’eau-forte, on graiſſe le deſſous de ſa planche, & l’ayant poſée dans le fond du bacquet, le côté tracé en haut, on verſe l’eau-forte dedans le bacquet juſqu’à la hauteur d’une ligne ou deux par deſſus la planche. On balotte enſuite cette caiſſe d’un mouvement aſſez doux & lent, en faiſant paſſer & repaſſer l’eau-forte par deſſus la planche. Celui qui fait ce balottement tient la caiſſe ſur un de ſes genoux, ou en équilibre ſur quelque rouleau poſé ſur une table, balotte la caiſſe à ſon aiſe, juſqu’à ce qu’il penſe que l’eau-forte a fait l’effet qu’il en attend. No 3. La planche doit être fixée, & comme collée ſur le fond du bacquet, avec des petits cloux graiſſés, afin qu’elle ne ſe dérange pas pendant le balottement.
Bacquet eſt auſſi un vaſe néceſſaire aux Imprimeurs en taille-douce. C’eſt un grand cuvier de cuivre, en forme de quarré-long, de la grandeur du papier nommé grand aigle, ou un peu moins long, mais toujours auſſi large que ce papier. Ce bacquet a des rebords de la hauteur de huit ou neuf pouces, & ſe remplit à demi d’eau claire & nette ; à moins que l’Imprimeur ne ſe trouve obligé d’alunner ſon papier. & alors il met dans le bacquet l’eau préparée comme on le voit dans l’art. Alunner. No 4.
BADIGEON, prononcez Badijon ; nom que les Sculpteurs donnent à un mêlange de plâtre & de la poudre de la même pierre dont une figure eſt faite. De ce badigeon ils rempliſſent les petits trous, & réparent les défauts qui ſe rencontrent dans la pierre.
BADIGEONNER, enduire, ou remplir des creux avec du badigeon.
BADINE. Les Graveurs en taille-douce appellent pointe badine les traits formés par une main adroite, & légere dans la conduite du burin, qui ſans s’arrêter à des tailles & des hachures régulierement arrangées, ſemble badiner ou travailler pour s’amuſer.
BAGUETTE, petit jonc ou bâton léger que les Peintres nomment auſſi appui-main, dont voyez l’article. No 1.
BALANCE. Monſieur de Piles a mis en comparaiſon le mérite de chaque Peintre des différentes écoles, depuis le renouvelle-
