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D’avoir mon amy oultré ?
Et ce dict, comme offencee,
Adonis luy à monstré,

Qui gisoit tout estendu,
La face descoulouree,
Dont maint souspir à rendu
La povre Amante esploree.

Alors le Sanglier honteux
S’est prosterné a genoulx,
Et d’un son doulx, & piteux
S’est excusé devant tous.

Disant : Deesse honnoree,
Pardonne moy ce meffaict :
Car d’ire delibéree
Ne t’ay cest oultrage faict.

Bien est vray, que quand je vis
La forme du Jeune enfant,
Certes il me fut advis
De veoir un Dieu triumphant.

Tant me donnoit grand merveille