ANTOINE DU MOULIN AUX DAMES LYONNOISES.
omme ainsi soit que l’inclination,
laquelle naturellement
nous avons a noz semblables,
nous face esmouvoir selon le bon,
ou maulvais accident advenu a
ceulx de nostre complexion, je ne
doubteray point que la plus part de vous, Dames
vertueuses, ne sois assés marrie de soy mesmes du trespas
de celle vertueuse, gentile, & toute spirituelle Dame
D. Pernette du Guillet, sans d’avantage par ce petit
recueil sien vous renouveller la douleur, qui encor
vous saingne au cueur (mesmement a vous, qui de
plus privee frequentation l’avez congneue) pour l’oultrage
faict n’à guieres par la Mort a elle & a vous,
comme envyeuse de nostre bien. Mais les instantes,
& affectionnées remonstrances de son dolent mary
m’ont persuadé, comme luy, a vous vouloir plus tost
desplaire pour un peu, vous renouvellant vostre particulier
regret, que de vouloir generalement priver
toutes celles, qui ne la congneurent onc de face, de ce