Page:Pergaud - La Guerre des boutons, 1912.djvu/84

Cette page a été validée par deux contributeurs.
84
la guerre des boutons


par un argument péremptoire, toi ! on sait bien pourquoi tu n’oses pas te mettre tout nu. C’est « passe que » t’as peur qu’on voie la tache de vin que tu as au derrière et qu’on se foute de ta fiole. T’as tort, Boulot ! Ben quoi, la belle affaire ! une tache au cul, c’est pas être estropié ça, et il n’y a pas à en avoir honte ; c’est ta mère qu’a eu une envie quand elle était grosse : elle a eu idée de boire du vin et « alle » s’est gratté le derrière à ce moment-là. C’est comme ça que ça arrive. Et ça, ça n’est pas une mauvaise envie.

Les femmes grosses, y en a qu’ont toutes sortes d’idées et des bien plus dégoûtantes, mes vieux ; moi j’ai entendu la bonne femme[1] de Rocfontaine qui disait à la mère que y en avait qui voulaient manger de la merde dans ces moments-là !

— De la merde !

— Oui !

— Oh !…

— Oui, mes vieux, parfaitement, de la merde de soldat même et toutes sortes d’autres saloperies que les chiens même ne voudraient pas renifler de loin.

— Elles sont donc folles à ce moment-là, s’exclama Tétard ?

— Elles le sont pendant, avant et après, à ce qui paraît.

  1. Sage-femme.