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la guerre des boutons


Lebrac, à ce moment, poussait une attaque vigoureuse pour occuper le gros de la troupe ennemie et Tintin, qui voyait tout de son buisson, prépara ses hommes à l’action :

— Ça va « viendre », mes vieux, attention !

Grangibus était à six pas de leur retraite du côté de Velrans quand les trois ennemis, surgissant tout à coup d’entre les buissons, se jetèrent furieusement à sa poursuite.

Tout comme s’il était surpris de cette attaque, le Longeverne fit volte-face et battit en retraite, mais assez lentement pour laisser les autres gagner du terrain et leur faire croire qu’ils allaient le pincer.

Il repassa aussitôt devant le buisson de Tintin, serré de près par Migue la Lune et ses deux acolytes.

Alors Tintin, donnant le signal de l’attaque, bondit à son tour avec ses cinq guerriers, coupant la retraite aux Velrans et poussant des cris épouvantables.

— Tous sur Migue la Lune ! avait-il dit.

Ah ! cela ne fit pas un pli. Les trois ennemis, paralysés de frayeur à ce coup de théâtre inattendu, s’arrêtèrent net, puis crochèrent vivement pour regagner leur camp et deux s’échappèrent en effet comme l’avait prévu Tintin. Mais Migue la Lune fut happé par six paires de griffes et enlevé, emporté comme un paquet dans le camp de Longe-