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la guerre des boutons


s’ils se réjouirent des ennuis de Delambre et des emm…bêtements de Méchain, ils en retinrent avec soin les incidents et péripéties pour leur gouverne personnelle et leur sauvetage immédiat ; mais Camus et Lebrac et Tintin et La Crique même, partisan du « Progrès », et tous les autres, se jurèrent bien, nom de Dieu, qu’en souvenir de cette terrible frousse ils préféreraient toujours mesurer par pieds et par pouces, comme avaient fait leurs père et grands-pères, qui ne s’en étaient pas portés plus mal (la belle blague !) plutôt que d’employer ce sacré système de bourrique qui avait failli les faire passer pour couillons aux yeux de leurs ennemis.

L’après-midi fut plus calme. Ils avaient retenu l’histoire des Gaulois qui étaient de grands batailleurs et qu’ils admiraient fort. Aussi ni Lebrac, ni Camus, ni personne ne fut gardé à quatre heures, chacun, et le chef en particulier, ayant fait de remarquables efforts pour contenter cette vieille andouille de père Simon.

Cette fois, on allait voir.

Tintin avec ses cinq guerriers, qui avaient eu, à midi, la sage précaution de mettre leur goûter dans leurs poches, prirent les devants pendant que les autres allaient quérir leur morceau de pain, et quand, devant les ennemis apparaissant, retentit le cri de guerre de Longeverne : « À cul les Velrans ! » ils étaient déjà habilement et confortable-