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la guerre des boutons


fin ; au-dessus la limite assez indécise est marquée par des carrières abandonnées, perdues dans une bande de bois non classée, avec des massifs de noisetiers et de coudriers formant un épais taillis que l’on ne coupe jamais. D’ailleurs, tout le communal est couvert de buissons, de massifs, de bosquets, d’arbres isolés ou groupés qui font de ce terrain un idéal champ de bataille.

Un chemin ferré venant du village de Longeverne gravit lentement en semi-diagonale le rectangle, puis, à cinquante mètres de la lisière du bois de Velrans, fait un contour aigu pour permettre aux voitures chargées d’atteindre sans trop de peine le sommet du « crêtot ».

Un grand massif avec des chênes, des épines, des prunelliers, des noisetiers, des coudriers, emplit la boucle du contour : on l’appelle le Gros Buisson.

Des carrières à ciel ouvert exploitées par Pepiot le bancal, Laugu du Moulin, qui s’intitulent enterpreneurs après boire, et quelquefois par Abel le Rat, bordent le chemin vers le bas.

Pour les gosses, elles constituent uniquement d’excellents et inépuisables magasins d’approvisionnement.

C’était sur ce terrain fatal, à égale distance des deux villages, que, depuis des années et des années, les générations de Longeverne et de Velrans