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la guerre des boutons


Patéon, un régiment d’infanterie la baïonnette au canon et encore un tas d’aut’fourbis « que je peux pas me raviser ».

— Plus tard, quand on sera conscrit, on le saura nous aussi, va, affirma Tigibus, pour exhorter ses camarades à la patience.

On essaya alors de se rappeler la chanson de Débiez quand il est saoul :

Soupe à l’oignon, bouillon démocratique…

On écorcha encore tant bien que mal le refrain de Kinkin le braconnier :

Car le Paradis laïri,
Car le Paradis laïri
Car le Paradis
Aux ivrogn’ est promis.

Puis, de guerre lasse, l’ensemble manquant, il y eut un court silence étonné.

Alors Boulot, pour le rompre, proposa :

— Si on faisait des tours ?

— Faire voir le diable dans une manche de veste !

— Si on jouait à pigeon vole ? reprit un autre.

— Penses-tu ! un jeu de gamines ça ; pourquoi pas sauter à la corde !

— Et notre goutte, nom de Dieu ! rugit Lebrac.

— Et mes cigares ! beugla Camus.