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la guerre des boutons


de sardine ! je relèche les boîtes quand on en achète ; c’est pas comme l’huile à salade.

On vota d’enthousiasme l’achat d’une boîte de sardines de onze sous. Restaient dix sous de disponibles.

La Crique, en le faisant remarquer, crut devoir ajouter cet avis :

– On ferait bien de prendre quelque chose qu’on puisse partager plus facilement et dont on aurait plusieurs morceaux pour un sou.

Les bonbons s’imposaient : les petits bonbons ronds et aussi la réglisse en bois qu’il faisait si bon sucer et mâcher en classe, derrière le paravent des pupitres ouverts.

– Partageons donc, conclut Lebrac, cinq sous de bonbons, cinq sous de réglisse en bois.

C’est réglé comme ça ; mais ce n’est pas tout, vous savez. Il faudra chiper des pommes et des poires à la cave, on fera aussi cuire des pommes de terre, Camus fera des cigares de « véllie ».

– Faudra boire aussi, déclara Grangibus.

– Si on pouvait avoir du vin ?

– Et de la goutte ?

– Du cassis ?

– Du sirop ?

– De la « gueurnadine » ?

– C’est bien difficile !

– Je sais ousqu’est la bonbonne de goutte à la