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la guerre des boutons


teau de maçon ; lui, apporterait une hachette, Camus une serpe, Tintin un mètre (en pieds et en pouces) et tous, ceci était obligatoire, tous devaient chiper dans la boîte à ferraille de la famille au moins cinq clous chacun, de préférence de forte taille, pour parer immédiatement aux plus pressantes nécessités de construction, savoir entre autres l’édification du toit.

C’était à peu près tout ce qu’on pouvait faire ce soir-là. En fait de matériaux, il fallait surtout de grosses perches et des planches. Or le bois offrait suffisamment de fortes coudres droites et solides qui feraient joliment l’affaire. Pour le reste, Lebrac avait appris à dresser des palissades pour barrer les pâtures, tous savaient tresser des claies et, quant aux pierres, il y en avait, dit-il, en veux-tu, n’en voilà !

– N’oubliez pas les clous surtout, recommanda-t-il !

– On laisse le sac ici ? interrogea Tintin.

– Mais oui, fit La Crique : on va bâtir tout de suite, là au fond, avec des pierres, un petit coffre et on va l’y mettre bien au sec, bien à l’abri ; personne ne veut venir l’y trouver.

Lebrac choisit une grande pierre plate qu’il posa horizontalement, non loin de la paroi du rocher ; avec quatre autres plus épaisses, il édifia quatre petits murs, mit au centre le trésor de guerre,