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la guerre des boutons


– Oui, oui ! on z’y dira, tu peux être tranquille.

– Je serai devant la porte, acheva-t-elle en filant vers leur logis.

La partie continua, languissante, dans l’attente des retenus.

Dix minutes après, en effet, Lebrac et Tintin, entièrement dégoûtés de Mirabeau jeune au pied tordu et… etc., arrivaient près des joueurs, qui se partagèrent pour en finir les billes du carré.

Dès qu’on les eut mis au courant, Tintin n’hésita pas.

– Je file, s’écria-t-il, passe que ces sacrés boutons ça me tale la cuisse, sans compter que j’ai toujours peur de les perdre.

– Si tu peux, tâche de revenir quand ils seront dans le sac, hein ! demanda Camus.

Tintin promit et s’en fut au galop rejoindre sa sœur.

Il arriva juste au moment précis où son père, claquant du fouet, sortait de l’écurie, chassant les bêtes à l’abreuvoir.

– Tu n’as donc rien à faire ? non ! fit-il en le voyant s’installer près de la Marie ostensiblement occupée à ravauder un bas.

– Oh ! j’sais mes leçons, répliqua-t-il.

– Ah ! tiens ! tiens ! tiens !

Et le père, sur ces exclamations équivoques, les laissa pour courir sus au « Grivé » qui se frottait