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la guerre des boutons


Lebrac dut avouer, en bafouillant, qu’il troquait l’image contre des boutons… Ce genre de négoce n’en restait pas moins bizarre et mystérieux.

– Qu’est-ce que vous faites de tous ces boutons dans votre poche ? fit le père Simon à Tintin. Je parierais que vous les avez volés à votre maman. Je vais la prévenir par un petit mot… Attendez un peu, nous verrons.

— Pour commencer, puisque vous troublez la classe, vous resterez ce soir une heure en retenue, tous les deux.

– Une heure de retenue, pensèrent les autres. Ah bien, oui ! c’était du propre. Le chef et le trésorier pincés. Comment se battre ?

Depuis le jour de sa mésaventure et de sa défaite, Camus, on le comprend, hésitait à assumer de nouveau les responsabilités de général en chef. Si les Velrans venaient quand même !… ma foi, m…iel pour eux !

Il est vrai qu’ils avaient reçu la veille une telle pile qu’il était fort peu probable qu’ils revinssent ce jour-là ; mais est-ce qu’on sait jamais avec des tocbloches[1] pareils !

– Où sont-ils donc ces boutons ? reprit le père Simon. Il eut beau se baisser et assujettir ses lunettes et regarder entre les bancs, aucun bouton ne tomba dans son champ visuel ; pendant l’algarade,

  1. Toqués.