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la guerre des boutons


de derrière son buisson, parut devant le front de bandière des Longevernes, leur montra ce qu’avait dit Tintin, et les traita de lâches, de brigands, de cochons pourris, de couilles molles, de…, puis voyant qu’ils faisaient mine de s’élancer prit son élan vers la lisière et fila comme un lièvre…

Il n’alla pas loin le malheureux…

D’un seul coup, à quatre pas devant lui, deux silhouettes patibulaires et sinistres se dressèrent, lui barrèrent la voie de leurs poings projetés en avant, puis violemment se saisirent de sa personne et, tout en le bourrant copieusement de coups de pied, le ramenèrent de force au Gros-Buisson qu’il venait de quitter.

Ce n’était point pour des prunes que Lebrac avait conféré avec Camus et Gambette ; il voyait clair de loin, comme il disait, et, bien avant les autres, il avait pensé que son « boquezizi » lui jouerait le tour. Aussi l’avait-il bonassement laissé filer, malgré les objurgations des copains, pour mieux le repincer l’instant d’après.

— Ah ! tu veux nous montrer ton cul, mon ami ! ah très bien ! faut pas contrarier les enfants ! nous allons le regarder ton cul, mon petit, et toi tu le sentiras.

— Rattachez-le à son chêne, ce jeune « galustreau », et toi, Grangibus, retrouve la verge, qu’on lui marque un peu le bas du dos.