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la guerre des boutons


moins que sa fronde, étaient rudement convoités par la bande de l’Aztec, qui l’avait raté le soir de Lebrac.

Aussi voulut-il jouer des jambes.

— Malheur ! un caillou lancé terriblement, un caillou de Touegueule, bien sûr ! ah le salop ! vint lui choquer violemment la poitrine, l’ébranla, et l’arrêta un instant. Les autres allaient lui tomber dessus.

– Ah ! nom de Dieu ! Foutu !

Et Camus, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire et pour l’écrire, porta d’un geste désespéré sa main à sa poitrine et tomba en arrière, sans souffle et la tête inerte.

Les Velrans étaient sur lui.

Ils avaient suivi la trajectoire du projectile de Touegueule et remarqué le geste de Camus, ils le virent, pâle, s’affaler de tout son long sans mot dire ; ils s’arrêtèrent net !

– S’il était tué !…

Un rugissement terrible, le cri de rage et de vengeance de Longeverne, se fit entendre aussitôt, monta, grandit, emplit la combe, et un brandissement fantastique d’épieux et de sabres pointa désespérément sur leur groupe.

En une seconde ils eurent tourné bride et regagné leur abri où ils se tinrent de nouveau sur la défensive, le caillou à la main, tandis que toute