la vie du monde et j’vas vous dire comment qu’il faut s’y prendre.
Je parle pas des commissions que tout le monde peut réussir à faire pour la servante du curé ou la femme au père Simon, ils sont si rapiats qu’ils ne se fendent pas souvent ; je parle pas non plus des sous qu’on peut ramasser aux baptêmes et aux mariages, c’est trop rare et il n’y a pas à compter dessus ; mais voici ce que tout le monde peut faire :
Tous les mois le pattier[1] s’amène sur la levée de grange de Fricot et les femmes lui portent leurs vieux chiffons et leurs peaux de lapins ; moi je lui donne des os et de la ferraille, les Gibus aussi, pas vrai, Grangibus ?
– Oui, oui !
– Contre ça il nous donne des images, des plumes dans un petit tonneau, des décalcomanies ou bien un sou ou deux, ça dépend de ce qu’on a ; mais il n’aime pas donner des ronds, c’est un sale grippe-sou qui nous colle toujours des saloperies qui ne décalquent pas, contre de bons gros os de jambons et de la belle ferraille, et puis ses décalcomanies ça ne sert à rien. Il n’y a qu’à lui dire carrément selon ce qu’on porte : Je veux un rond ou deux, même trois, s’il y a beaucoup de fourbi. S’il dit non, on n’a qu’à lui répondre : Mon vieux,
- ↑ Chiffonnier.