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le voit, elle est sûre de son repas et quelque chose en elle bat plus vite et plus fort. Encore quelques sauts et elle brisera la coquille fragile ; allons ! Et elle s’élance quand, brutalement, les bras impétueux d’un piège, fermant violemment leur étreinte, ont happé dans leur choc terrible la petite patte aventureuse, et la tiennent prisonnière dans leur formidable étau.

Dans la douleur sans nom de la capture, son cri a jailli, mordant la nuit calme de son épouvantement, tandis qu’à ses côtés d’insidieux frôlements, des chocs brusques, des crépitements de bois dénoncent la retraite précipitée des bêtes sauvages rôdant aux alentours.

La douleur horrible de la patte brisée, des chairs mordues, de la peau déchirée l’a raidie toute dans une convulsion de désespoir pour échapper à cette étreinte. Mais que peut la plus sauvage contraction des muscles contre la poigne implacable des ressorts d’acier !

En vain elle veut les mordre ; mais ses dents reculent devant le froid du métal impitoyable qui les briserait, et comme tout effort violent