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odorante des andains mouillés de rosée chercher un remède à sa souffrance.

Au bord du couloir tortueux, quand l’infini du soir tombant, avec son immense soleil rouge, a surgi devant elle, ses pauvres yeux si faibles, brûlés par la lumière, se sont fermés avec violence, et elle est restée là, à demi morte, entièrement aveugle, le temps d’une longue chasse.

Quand l’obscurité comme un baume eut humecté ses yeux de ténèbre et qu’elle put regagner sa demeure souterraine, elle se promit bien de ne plus jamais s’aventurer par delà son monde, dans ces régions éblouissantes et terribles d’où, comme des menaces, des cordes blanchâtres descendent sans cesse pour bouleverser la savante ordonnance de ses cantons de chasse.

Mais l’ennemi est là qui approche. Le bruit s’accentue ! Fuir ! fuir !

Et, avec une hâte fébrile, elle creuse, elle aussi, un couloir nouveau, tortueux, sournois, enchevêtré, avec des culs-de-sac multiples. Il faut un labyrinthe inextricable où il s’égare !