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Sous le dôme central aux sept arches de terre de la taupinée, Nyctalette s’éveillait du long sommeil hiémal consécutif à une interminable errance par la solitude froide de ses galeries. Une tiédeur caressait sa peau, la glaise était plus molle et la joie nerveuse qui secouait de sa demi-léthargie son corps amaigri lui disait que la vie normale, longtemps interrompue, allait reprendre avec cette chaleur.

Depuis longtemps elle explorait en vain les longs corridors de son terrain de chasse pour n’y rencontrer que trop rarement la proie convoitée et facile : insecte ou ver dévoré sur place, ou l’adversaire puissant contre lequel il fallait combattre pour jouir en paix d’une profitable victoire.

Sa dernière grande lutte s’abolissait presque dans son souvenir : une bête longue, longue (un serpent), fuyait en sifflant dans ses galeries