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tes au long des chemins, car celles qui sortent ainsi de leurs galeries n’y rentrent jamais et périssent presque toutes au hasard de leur première et dernière errance.

Puis l’automne traîna avec son abondance de fruits qui lui aurait fait une vie particulièrement paisible si les meutes coupant en tous sens son domaine de leurs musiques enragées ne lui avaient trop vivement rappelé et Lisée et Miraut, et sa captivité et son isolement.

Rendu plus prudent encore qu’à l’ordinaire, il ne se terrait plus maintenant, dans un terrier à double issue, qu’après avoir, par de savants entrelacs, dévoyé de sa piste le flair des plus redoutables limiers.

La vie cependant lui semblait facile et le vieil écumeur ne pensait point à l’hiver approchant que les migrations précoces de ramiers et de geais en même temps que la soudaine poussée de sa toison annonçaient prochain et rigoureux.