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Il reconnut, un certain soir, la voix de son ancien compagnon de chasse, associé à un autre, un rival sans doute, et il en fut triste, car il se sentait mis au ban de sa race et comme mort pour les autres renards.

Que de fois, même sans désir de pillage, n’avait-il pas essayé d’approcher de ceux qui chassaient, mais dès qu’il approchait, la chasse semblait s’évanouir, tout retombait au silence : le grelot faisait le mystère et le vide autour de lui.


VII

Vint la saison de l’amour.

Sur les pas des hermelines en folie, Goupil reniflait de voluptueuses odeurs qui faisaient claquer ses mâchoires et mettaient en feu son sang. Tout son être alors vibrait du grand courage nécessaire pour les luttes qui suivaient la parade nuptiale dont elles n’étaient que la forme suprême, et il évoquait devant les rivaux blessés,