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ruelle bordée de deux haies d’aubépine des galopins qui cueillaient la violette s’émerveillèrent de la bête curieuse et méchante qu’il rapportait et lui firent escorte jusqu’à sa demeure.

Avec une corde il fixa Goupil au pied du lit dans la chambre du poêle et déjeuna d’un bol de soupe fumante que lui servit sa femme ; puis il vaqua à sa besogne journalière, laissant sous la garde de Miraut le vieux fauve muselé qui s’attendait toujours à voir le chien bondir sur lui pour le déchirer.

Il n’en fut rien cependant et Miraut se contenta de se coucher en rond sur un sac de toile auprès du poêle, en lui jetant de temps à autre des regards de haine, conscient de la responsabilité qui lui incombait.

Des rumeurs enfantines de cris, de disputes, de rires enveloppaient le prisonnier d’une atmosphère d’angoisse ; tous les gamins du village prévenus par ceux qui avaient vu montaient la garde autour de la maison dans l’espoir de voir aussi.

Quelquefois un d’eux, plus hardi, se haussant jusqu’à la croisée, hasardait un rapide coup