Page:Pergaud - De Goupil à Margot, 1910.djvu/254

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

levait les bras au ciel, envoyant chercher des voisins pour séparer ces gens qui se cognaient toujours au hasard, ne sachant d’ailleurs plus au juste pourquoi.

Comme on ne revit jamais la pièce, l’aubergiste resta convaincu que l’ivrogne n’avait rien sorti de sa bourse, qu’il n’avait ouverte que pour avoir un motif de lui chercher noise, et chacun se rangea à son avis.

Margot seule possédait la vérité, et si elle gagnait la cour si précipitamment, c’était qu’elle emportait dans son bec la pièce qu’elle avait saisie sur le soulier de l’ivrogne au moment où elle était tombée sans faire de bruit.

*

Ce fut vers ces temps qu’un des clients de l’auberge eut cette inspiration fatale pour Margot : si on l’habituait à boire du vin !

La chose fut difficile, l’odeur de la purée septembrale non plus que sa couleur lui inspi-