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craindre la griffe du premier et la dent du second.

D’ailleurs ses agaceries avec Miraut ne dépassaient jamais la limite des plaisanteries permises entre bons camarades. Celui-ci, lors de leur première rencontre, l’avait flairée longuement, la bousculant même un peu du museau avec des frémissements de mufle, qui, pour quelqu’un d’averti, décelaient des nuances d’impressions très délicates. Sur quoi il s’était fait un jugement et un sentiment : quelque chose comme une indifférente ou plutôt une passive pitié pour cet être sauvage, prisonnier, déchu, pas même bon à manger et parfaitement incapable de lui nuire.

Miraut, en tant que chien courant, n’affectionnait que la chasse du gibier à poil, ou, faute de mieux, comme pis-aller, une pointe en coups de gueule sur un piétement frais de perdrix et de cailles. Quant aux grives, merles, pies ou autres oiseaux des bois, fi ! ce n’était pas digne de son nez.

Aussi maintenant, quand un excès d’ennui ou