Page:Pergaud - De Goupil à Margot, 1910.djvu/227

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jour libre et la prison. Elle s’était précipitée contre le verre qui avait résisté au choc, et, dans l’étonnement d’un pareil résultat, laissant ployer ses ailes, elle s’était abattue lourdement.

Maintenant, l’homme furieux la tenait, la serrant violemment comme pour l’étouffer, et Margot, comprenant qu’on lui refusait la liberté, crut que sa dernière heure était venue.

Elle se débattait de toutes ses forces, essayant de griffer de ses pattes les mains solides qui l’emprisonnaient, mais elle se rendait bien compte que ses efforts, comme jadis dans la plaine fatale, seraient vains, et elle frémit de toutes ses plumes quand elle vit luire, aux mains de la femme, des ciseaux brillants qui s’ouvraient comme un bec éclatant et perfide et se refermaient avec un sifflement sinistre.

Ce bec allait la dévorer.

Elle fut retournée, comprimée, immobilisée dans des mains anonymes et presque aussitôt elle sentit au croupion une douleur atroce, comme si, prises dans un engrenage implacable, les grandes plumes rectrices de sa queue, le gou-