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la hantaient étaient bien définies et nettes, l’homme voulait-il la remettre en liberté ou la tuer ; car Margot ne songeait pas qu’il pût y avoir entre les deux de solution moyenne, n’ayant jamais vu de captif et n’en ayant jamais fait.

Son séjour en cage lui paraissait donc une situation passagère, mitoyenne, une sorte de station avant d’être rendue à la liberté première ou mise à mort.

Et aussitôt l’espoir lui vint que l’homme la remettrait en liberté puisque, déjà longtemps, il l’avait laissée tranquille et lui avait même donné la provende, dont manquaient là-bas, par la forêt dénudée, les sœurs libres et maigres.

À ce moment la porte de la chambre tourna de nouveau, et la femme fît son entrée, La question se compliquait, les regards de Margot se portèrent alors alternativement de l’homme à la femme, cherchant à distinguer ces deux êtres de même structure, qui lui paraissaient identiques, et rechercher si elle devait plus se défier du premier que du second.

Son odorat et son ouïe, son odorat surtout,