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du bec et des pattes, des ongles et des ailes, pour rompre cette muraille métallique qui la garde, passer les pattes au dehors, se battre la tête aux barreaux, Margot essaie de tout, mais tous ses efforts sont vains ; rien ne bouge, rien ne fléchit, rien ne plie.

Et, ironique, au-dessus de sa tête, la main cynique et terrible, invulnérable et hors de sa portée, balance par un crochet la prison mobile qui la transporte vers l’inconnu et vers la mort.

*

Les bruits les plus divers et les plus inattendus purent bien frapper son ouïe inattentive, elle n’y prit garde. Elle était dominée par une seule idée, s’enfuir : elle était occupée d’un seul but, rompre ou desserrer le fer des barreaux, et quand elle se vit entourée d’une haie fantastique, d’humains elle ne sut jamais comment et avec quelle rapidité subite avait pu grandir et se multiplier cette horde formidable d’ennemis.

Elle était incapable de les distinguer ; ils se