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plus maintenant prisonnière que de l’homme seul qui la tient par les pattes en la regardant de cet œil fascinant, rond, fixe, lui montrant ce sourire insolent du vainqueur auquel elle ne comprend rien, sinon que sa situation est terrible et qu’elle ne reverra jamais sa forêt.

Alors, dans le sentiment violent de la conservation, elle essaie de lutter contre son geôlier, et de son bec conique aussitôt s’escrime de toutes ses forces sur les poings qui la maintiennent.

Mais les poings du braconnier sont durs comme les fûts des vieux chênes sous l’écorce desquels courent les insectes en été, et il répond à ses attaques furibondes et impuissantes par des éclats de rire sonores qui lui font redoubler encore les coups de bec dans l’énergie exacerbée de l’instinct conservateur.

Alors comme s’il en était fatigué ou qu’il eût prévu ce manège, l’homme ouvre la porte grillée d’une grande cage qu’il a apportée avec lui et qu’il avait posée à terre, y jette brusquement Margot et referme aussitôt la prison.

Se précipiter contre les barreaux, s’escrimer