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C’était une heure indécise d’une après-midi brumeuse. Aux écoutes sur la branche dépouillée d’un « foyard » où elle se reposait de quêtes infructueuses, Margot scrutait l’espace de son œil inquisiteur et vif, quand, d’un fourré encore touffu, sous un chêne plus résistant, elle entendit le cri de ralliement de sa gent et y répondit aussitôt.

S’élevant en l’air au-dessus du lacis semi-squelettique des futaies, elle aperçut au loin deux autres agaces qui convergeaient à tire d’aile vers le rendez-vous signalé, et y porta son vol elle aussi.

Bientôt l’odeur de la poudre, comme au jour de la mort de Lièvre, incommoda ses narines, car elle fit de peu de cas du tonnerre éclatant qui l’avait précédé, ignorant tout de ses causes et de ses résultats, et les bruits l’incommodant, en somme, beaucoup moins que les odeurs.

Elle continua son chemin, et, plus dense et plus incommodante, accompagnée d’un nouvel ébranlement tonnant, l’odeur de la poudre monta dans l’air. Rien ne l’arrêtait. Elle arrivait