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pil, de la patte et du museau, sonda méticuleusement les parois de sa prison. L’inspection en fut brève : du roc en arrière, du roc en haut, à droite et à gauche du roc : impossible de rien tenter ; sous lui, dans un terreau noirâtre, les griffes de ses pattes s’imprimaient en demi-cercle ; peut-être le salut était-il là ? Et aussitôt, avec le courage et la ténacité d’un désespéré, il se mit à fouir cette terre molle.

Au bout de la journée il avait creusé un trou d’un bon pied de profondeur et de la grosseur de son corps quand les griffes de ses pattes fatiguées crissèrent sur quelque chose de dur… la pierre était là. Goupil creusa plus loin… de la pierre encore ; il gratta toujours, il gratta toute la nuit, espérant dans le rocher la faille libératrice…

Lentement selon une courbe inflexible et cruelle, le plancher de roc remontait insensiblement pour venir affleurer à l’entrée du terrier ; mais Renard enfiévré ne s’en aperçut pas : il grattait, il grattait avec frénésie…

Il gratta trois jours et trois nuits, mordant