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tion d’animal ailé, qui lui semblait inaccessible aux étrangers terriens et celle du lièvre mis à mort, de relation réelle et précise. Elle pensait un peu comme Guerriot, qui devant l’homme grimpe à l’arbre le plus prochain, s’y établit dans une fourche, et, le corps dissimulé, contemple, se croyant provisoirement en sûreté, et attendant le geste menaçant devant lequel il déguerpira, le braconnier qui l’ajuste paisiblement et va le faire dégringoler de sa retraite aérienne.

Mais il semblait vraiment qu’avec ces jours d’automne et le pèlerinage au loin des geais et des ramiers, la providence qui lui avait rendu si aimables les premiers mois de sa vie dans la forêt avait disparu elle aussi.

Sans doute, la nourriture restait abondante et variée, les ruisseaux épanchaient le même cristal frais, mais les premières gelées qui avaient suivi les pluies torrentielles et persistantes des derniers jours de septembre, en la refroidissant, avaient comme endeuillé la forêt. La gent ailée s’y faisait de moins en moins nombreuse, et