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un étranger à deux pattes qui le considérait attentivement. Guerriot aussitôt se jeta du côté opposé à l’homme, dissimulant son corps derrière le fut du charme, et regarda à son tour lui aussi cet être bizarre au pelage multicolore, prêt au premier geste de menace à sauter au large et à le semer, ainsi qu’il avait fait pour le braillard des jours précédents.

Mais l’homme ne criait pas comme le chien, il ne faisait pas de gestes menaçants, donc il ne pouvait être dangereux ; un peu drôle seulement, et d’autant plus que bientôt il sembla diminuer de grosseur et s’affaisser sur lui-même.

Il devenait de moins en moins menaçant et avait l’air tout apoltronni de sa rencontre. Très étonné, Guerriot ne le quittait pas des yeux.

Alors l’autre lentement porta à son épaule un long tube sur lequel sa tête, comme morte, sembla tomber inanimée et l’éleva progressivement dans la direction de Guerriot qui, nullement inquiet, le regardait faire sans bouger.

Bientôt le tube s’immobilisa et l’écureuil, face