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la terre avait-il bien pu faire pour lancer à sa poursuite cette rafale de sifflements qui lui avaient fait dans sa fuite hérisser les poils et plier les reins ! Mais plus rien ne troublait la forêt et Guerriot repartit de nouveau à sa récolte, longeant le sentier accoutumé, où ses bonds brusques et impétueux semblaient casser des vitrages de verdure et favoriser l’espionnage du soleil qui se glissait aussitôt dans les failles ménagées par son complice.

Plusieurs jours se passèrent ainsi dans la quiétude et le joyeux labeur d’une bonne récolte.

Il redescendait son sentier, une noisette aux dents cette fois, pour la porter dans la case de son grenier appropriée à cette provende, quand il fut surpris par un claquement sec, accompagné de sons gutturaux qui le firent subitement grimper tout droit au gros arbre sous lequel il passait.

Arrivé aux premières branches, se sentant hors d’atteinte d’une attaque ordinaire, il fit brusquement halte et regarda à terre. Il y vit