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irrités que le chien aurait lâchés en l’air à ses trousses et qui passèrent en rafale subitement évanouie.

Les oreilles hérissant leurs pinceaux de poils, la queue en bouclier sur le dos, les dents claquant de colère et de peur, il filait comme un trait, brancheyant à toute allure, s’enroulant autour des arbres, rebondissant plus loin, en haut, en bas, de côté, dans une fuite éperdue, fantastique, pour faire perdre sa trace à l’ennemi aboyant qui l’avait épouvanté de ses cris et menacé de ses sifflements ; — car Guerriot, n’ayant vu que le geste du chien, lui attribuait naturellement, par un sentiment très droit de logique, et le coup de fusil et le cinglement des plombs.

Il regagna par un habile crochet sa boule de mousse où il déposa la faîne qu’il n’avait pas lâchée et fila se cacher au haut d’un arbre voisin, sondant l’espace au-dessous de lui et écoutant au loin les aboiements du chien qui s’en allait et dont le départ calma progressivement sa frayeur coléreuse.

Comment ce lourd animal qui le menaçait de